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mercredi 30 juin 2010

La sensibilisation par la radio

En vue de toucher le maximum de personnes, nous utilisons les médias pour faire passer nos messages. Après Cocody FM (Radio de proximité) où nous avons parlé de « Forêts et Développement », nous avons participé à des émissions sur Radio Côte d’Ivoire-chaîne nationale où nous avons parlé de « la situation critique de la forêt ivoirienne et les mesures à prendre pour éviter la catastrophe ».

mercredi 23 juin 2010

Situation désastreuse de la forêt ivoirienne et initiatives en cours: position de ACB-Côte d'Ivoire

Dans le célèbre slogan « Le succès de ce pays repose sur l’agriculture », l’on pourrait, sans se tromper remplacer « l’agriculture » par « le café et le cacao » ou simplement « la forêt ». La forêt a servi et sert toujours de substrat à l’économie ivoirienne. Malheureusement, comme la plupart des ressources naturelles, elle s’épuise. Avec un potentiel d’au moins 16 millions d’hectares de forêt dans les années soixante, la Côte d’Ivoire a aujourd’hui moins de 2 millions d’hectare. L’agriculture extensive et itinérante adoptée par les paysans a fini par faire disparaître presque toutes les forêts du domaine rural. Les dernières poches forestières restantes sont représentées en majorité les parcs nationaux, les réserves et les forêts classées. La croissance démographique et les besoins en ressources qui l’accompagnent, alliée aux insuffisances de moyens des structures étatiques et à l’application non rigoureuse des mesures de protection des forêts ont favorisé l’infiltration massive de ces aires protégées. Le contexte sociopolitique que connaît le pays depuis 2002 n’a fait qu’aggraver la situation. Certaines de ces aires protégées n’existent plus que de nom. Si rien n’est fait dans un bref délai, on atteindra le point de non retour, la catastrophe : plus de forêt, plus de pluie, plus de café et de cacao…

La seule lueur d’espoir demeure la prise de conscience générale ces derniers temps au niveau de certaines autorités politiques administratives et coutumières :
- L’on se rappelle de l’appel vibrant lancé par le chef de l’Etat à l’endroit du corps préfectoral, lors de sa tournée à l’ouest du pays, « pour libérer les forêts envahies par des gens venues on ne sait d’où » ;
- Le préfet de région du Moyen Cavally a entrepris des démarches et a obtenu du CEMA des patrouilles mixtes dans la Forêt Classée de Goin-Débé qui ont donné des résultats encourageants ;
- Les autorités coutumières de la Sous-préfecture de Zéaglo, département de Guiglo, ont adressé, au mois de mars dernier, un courrier au Ministre de l’Environnement, des Eaux et Forêts pour qu’il les aide à faire sortir les paysans illégalement installés dans la Forêt Classée de Goin-Débé ;
- Les autorités coutumières et les cadres de la région de Danané, précisément du village de Kouan Houlé se sont organisés pour chercher à régler les problèmes d’occupation illégale de la Forêt Classée de Teapleu ;
- Le Ministre de l’Environnement, des Eaux et Forêts a sollicité et obtenu du CEMA, le 27 avril dernier, l’intervention de l’armée dans la protection et la libération des aires protégées ;
- Le Ministre de l’Environnement, des Eaux et Forêts a entamé la phase de sensibilisation et a exposé son plan d’action au cours de l’émission « Question des temps nouveaux » sur Radio Côte d’Ivoire le dimanche 16 mai 2010.

Au vu de tout ce qui précède, nous ONG Action pour la Conservation de la Biodiversité en Côte d’Ivoire déclarons ce qui suit :
1) Nous nous réjouissons et encourageons toutes ces initiatives prises en vue de la sauvegarde du peu de forêt qui nous reste ;
2) Nous encourageons particulièrement le Ministre de l’Environnement, des eaux et Forêts pour sa volonté de sauver les aires protégées de Côte d’Ivoire et nous souhaitons qu’il maintienne cette volonté vu l’aspect critique de la situation ;
3) La situation politique actuelle ne doit constituer en aucun cas un alibi pour laisser traîner ce problème, car chaque jour ce sont des hectares de forêt dans ces aires protégées qui sont défrichés. Attendre la fin de la crise avant d’agir, c’est tuer l’agriculture et l’économie de demain ;
4) Nous rassurons les autorités que sortir les paysans clandestins des aires protégées aura moins d’impact négatif sur l’économie que de les y maintenir. Les techniques culturales et les variétés améliorées développées par nos chercheurs peuvent permettre une utilisation optimale des jachères pour la relance de la culture du café et du cacao ;
5) Nous nous mettons à la disposition des autorités et des gestionnaires de ces aires protégées pour les aider dans le travail de sensibilisation préalable aux actions de restauration de ces forêts.
6) Nous souhaitons que cette bonne dynamique soit maintenue et soutenue par tous pour un développement durable de la Côte d’Ivoire